L’attention en classe d’anglais

Avec une attention des élèves très volatile, il nous faut développer des techniques de classe pour palier à ce déficit particulièrement préjudiciable en cours de langue. Acceptons déjà que le temps de concentration de l’élève soit plus réduit en langue étrangère qu’en langue maternelle.

Cette attention en langue étrangère se développe au fur et à mesure de l’apprentissage et c’est une des raisons pour lesquelles nous devons sauvegarder coûte que coûte un cours en anglais sans le « dynamiter » par des interruptions en français, y compris nos commentaires en aparté aux élèves.

Ayant travaillé avec de jeunes apprenants pendant vingt ans, j’ai constaté que nos collègues en primaire sont mieux équipés que nous, enseignants en collège et lycée, pour garder l’attention d’une classe car ils gèrent une journée entière de cours et pas seulement cinquante-cinq minutes !

Voici quelques pistes qui peuvent faire toute la différence face à une classe dispersée :

  • Je contrôle ma respiration, le volume de ma voix et mon débit de parole pour ne pas ajouter une dose de stress à l’agitation collective.
  • Je chuchote pour forcer les élèves à tendre l’oreille.
  • Je me bouche les oreilles pour signifier par un simple geste que le niveau sonore m’est insupportable.
  • Je refuse de donner une consigne ou de démarrer une activité sans plus d’attention.
  • Je mets fin à une activité en cours dès que le niveau de dispersion me fait comprendre que les élèves ont épuisé leur intérêt pour l’activité.
  • Quand je sens un flottement dans la classe, je reprends ma place de chef de groupe ou d’arbitre en redéfinissant le cadre.
  • Je lève un carton rouge qui signifie « hors-jeu » et je « siffle » l’arrêt de jeu avant que la dispersion ne se transforme en excitation incontrôlable.
  • J’identifie les élèves facilement dispersés et je les place à l’avant « à portée de main et de voix ».
  • Je change d’activité régulièrement pour éviter la lassitude, source de démobilisation et d’agitation.
  • Je n’exige pas du groupe le même degré d’attention pendant tout mon cours.
  • Je m’adapte à la bonne ou mauvaise réceptivité de la classe en revoyant mes objectifs si nécessaire.

C’est bien sur ce dernier point que nous sommes confrontés aux limites de nos programmes respectifs. A nous de juger de ce que nos élèves peuvent réellement « ingurgiter » et « digérer » de ce qui relève d’un véritable « gavage » lorsque nous fermons les yeux et les oreilles sur ce qui se passe en classe à un moment précis.

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