Réunion parents-professeurs

Pendant des années, j’ai vécu ces réunions parents-professeurs comme des examens de passage avec l’estomac noué, les mains moites, une boule dans la gorge et la bouche sèche.

C’est ridicule, me direz-vous ! Oui, je l’admets volontiers mais quand on est perfectionniste,  on ne s’accorde pas le droit à l’erreur et  une mauvaise note, un commentaire dépréciatif  et dans ce cas précis, le regard critique d’un parent sont difficiles à accepter.

Et puis, j’ai appris à maîtriser mon stress et à aborder cette épreuve avec une attitude plus positive.

Voici désormais comment je procède :

En premier lieu, j’insiste auprès de mes élèves, de la sixième à la terminale, pour qu’ils assistent à l’entretien.

Et, j’impose d’emblée une règle simple :  je fais parler l’élève de SON travail !

J’applique tout simplement les règles de base de l’écoute active en lui posant une question ouverte sur ce modèle :

• « Que penses-tu de ton travail en anglais ? »
• « Comment as-tu vécu ce premier trimestre dans ma matière ? »
• « Si tu avais une appréciation à rédiger sur ton bulletin trimestriel, qu’écrirais-tu sur ton travail en anglais ? »
• « Si tu avais à faire le bilan de ton travail en anglais depuis le début de l’année, de quoi serais-tu le plus fier ? … le moins fier ?
• « D’après toi, qu’est-ce que je pourrais dire sur ton travail en anglais ? »

J’adopte une attitude positive qui rassure l’élève ET le parent à ses côtés. Je précise que je donnerai mon appréciation personnelle à la fin.

J’écoute l’élève attentivement sans l’interrompre et je veille à ce que le parent respecte cette même règle de conduite.

Vous seriez surpris de la justesse et de la pertinence du jugement de l’élève sur son travail personnel ! En règle générale, il est sincère tant sur ses points forts que ses points faibles. Pour peu qu’il soit perfectionniste, il ne se focalise que sur  « ses petits ratés ». Je nuance quelque peu les propos judicieux de l’élève … histoire de justifier ma présence !

Deuxième étape : comment l’élève peut-il encore progresser ?

J’applique la même technique de l’écoute active en posant la question directement à l’élève. Selon le profil de l’élève, je varie ma formulation. En voici une petit échantillon :

• « D’après toi, comment peux-tu encore améliorer tes résultats au prochain trimestre ? »
• « Si tu apprends régulièrement tes leçons comme tu le dis – et je te crois -, pourquoi paniques-tu autant pendant l’évaluation ? »
• « Qu’est-ce qui t’aiderait à surmonter ton appréhension de l’évaluation ? »
• « Qu’est-ce qui t’empêche de mieux réussir dans ma matière ? »
• « Quel est ton objectif en anglais pour le prochain trimestre ? »
• « Si tu avais encore une petite marge de progrès à faire, quelle serait-elle ? »
• « Comment travailles-tu à la maison ? Penses-tu que cette méthode est efficace ? Quelles améliorations peux-tu y apporter ? »

Le fait que ce soit l’enfant qui parle de son travail personnel transforme complètement le regard et l’attitude du parent.  Ce dernier ressent une certaine fierté confronté à la maturité, la pertinence et la capacité d’analyse de son enfant et ce, quels que soient ses résultats. Nous avons quitté le terrain du jugement pour pénétrer ensemble dans un espace constructif et positif qui fait grandir l’élève et le responsabilise.

Depuis que j’ai adopté cette attitude, je vais à ces réunions parents-professeurs plus détendue et  confiante. Après tout, je vais vivre un moment privilégié avec un élève et son parent dans un climat d’écoute et de respect !

Et vous, quelle démarche avez-vous adoptée ?

Prochain article : les différents types de personnalité