Développer l’aisance à l’oral

Je pratique le karaté depuis trente ans. J’ai un diplôme japonais d’instructeur, ceinture noire, 5ème dan. Rien à voir avec l’enseignement de l’anglais, me direz-vous ! Et bien si, justement. Toutes ces années passées dans un dojo, j‘ai appris par le corps et le mouvement ce que je mets désormais en pratique dans mes cours de langue.

Quand j’enseigne un nouveau kata, je commence par enseigner l’enchaînement des techniques. Mes élèves de karaté me suivent en imitant le rythme et la fluidité des gestes. Seulement une fois l’enchaînement mémorisé, je m’attache à corriger les techniques en veillant toutefois à ne pas casser la dynamique en fournissant trop d’explications.

Si je ne respecte pas cette règle de base, mes élèves ressemblent très vite à des automates ! Sorties du contexte de combat, leurs techniques d’art martial perdent alors toute spécificité, lisibilité et efficacité.

J’applique ce même procédé dans mes classes d’anglais. Je privilégie le sens du rythme, du mouvement, de la musicalité et de la fluidité de la langue avant même d’introduire la notion de correction linguistique.

Si nous négligeons cette étape essentielle – priorité à l’aisance – nos élèves n’auront plus en mémoire, à l’oreille, ce à quoi ressemble la langue.

 

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