Sans la participation active de nos élèves à l’oral, nous sommes réduits à réciter un monologue, à faire nous mêmes les questions et les réponses, à déployer toute notre énergie pour donner un semblant de vie à nos cours.
Face à une classe muette, nous nous posons légitimement la question : comment en sommes-nous arrivés là ?
Je pense que nous mettons trop souvent l’accent sur la qualité de la langue (accuracy) au détriment de l’aisance (fluency).
C’est plus fort que nous ! Nous ne pouvons nous empêcher de viser l’excellence !
Quand un élève prend la parole, nous avons tout de suite tendance à nous focaliser sur ses erreurs de prononciation, de vocabulaire ou de grammaire. A force d’être interrompus et corrigés, nos élèves perdent confiance en leur capacité à s’exprimer à l’oral. Ils se réfugient alors dans un mutisme, de peur de se tromper et de se ridiculiser.
En voulant trop bien faire, nous avons nous-mêmes cassé cette belle mécanique de la langue orale : l’aisance !