Comment améliorer ma prononciation ?

C’est une question qui m’est très souvent posée en formation continue et j’y réponds volontiers. C’est un fait : mes collègues de primaire ne sont pas toujours à l’aise à l’oral en anglais pour des raisons très diverses. Il faut préciser, à leur décharge, qu’ils n’ont pas tous suivi un cursus d’études universitaires dans cette matière et que pour certains, leurs cours d’anglais à un niveau lycée remontent à quelques années. Or, les Instructions officielles insistent sur la nécessité de développer les compétences orales – compréhension et expression – avant d’aborder les compétences écrites en cycle 3. Comment assurer cet enseignement dans les meilleures conditions possibles tout en se formant soi-même ?

Voici quelques conseils simples et réalistes que je donne à mes collègues  :

- Privilégier le document audio authentique à chaque fois que cela est possible. Les enregistrements peuvent prendre des formes multiples et s’adapter au niveau ciblé : comptine, chanson, poème, dialogue, extrait d’un documentaire, dessin animé, conte …etc. C’est bien cette exposition prolongée à la langue parlée qui permet à nos jeunes apprenants de construire leurs repères par rapport à un modèle authentique et fiable sans l’intervention systématique de l’enseignant.

- Introduire la lecture de contes avec le CD. De plus en plus d’éditeurs développent des collections de livres avec CD ou offrant un téléchargement gratuit en ligne. L’avantage est double : l’enseignant peut s’entraîner seul à la maison avec le CD afin de développer son aisance à l’oral  et être prêt à lire lui-même le texte à sa classe. Il peut également opter pour la version lue par la voix anglophone avant d’introduire sa propre exploitation pédagogique (articles : « le document authentique », « Monter des projets pluridisciplinaires »).

- S’approprier les règles de la phonologie de l’anglais avec des activités ciblées. La plupart des méthodes offre cet entraînement indispensable pour travailler la discrimination auditive, progresser dans l’appropriation des sons, des règles d’ accentuation, des schémas intonatifs, des liens entre orthographe et prononciation. Je conseille à mes collègues de primaire l’ouvrage avec CD « Primary Pronunciation Box – Pronunciation games and activities for younger learners (COP) qui leur permet d’introduire ces activités de manière ludique en complément de leur méthode dès le cycle 2. J’utilise le niveau 3 de ce même fichier photocopiable  avec mes classes de sixième.

Se familiariser et familiariser les élèves avec les symboles phonétiques. Nous ne pouvons pas exiger de nos élèves la mémorisation de nouveaux mots lexicaux, d’un poème ou d’une leçon sans leur donner un minimum de repères phonologiques. Nous repérons très vite « à l’oreille » les mots sur lesquels nos élèves hésitent, butent et qu’ils finissent par prononcer « à la française ». Méfions-nous des mots dits « transparents » comme orange, arrive, part ou rat !! Pour aider nos élèves, nous pouvons matérialiser par écrit les différents sons, les syllabes accentuées en les soulignant, les lettres muettes, les liaisons et autres. C’est ainsi que nous offrons un modèle de référence, unique pour tous. Quand nous hésitons sur la prononciation d’un mot nouveau, le dictionnaire reste encore notre meilleur allié. Nous pouvons confectionner nos propres flashcards avec les sons au fur et à mesure de notre progression annuelle. Certains de mes collègues de primaire ont la bonne idée de les afficher, avec des mots repères, dans un coin de leur classe. Par exemple, le son /ai/ est entouré des mots :  I, my, eye, why, pie, write, white … et tous les nouveaux venus, accueillis au fur et à mesure de l’année !!

- Développer son oreille en s’exposant régulièrement à la langue parlée. Bien sûr, nous pouvons programmer des voyages plus ou moins prolongés dans des pays anglophones sur nos temps de vacances scolaires. Mais, il n’est pas nécessaire d’aller très loin pour bénéficier d’un bain linguistique. Nous pouvons visionner un film en VO,  écouter une chanson en anglais, suivre l’actualité sur une chaîne anglophone, regarder des extraits vidéo en ligne ou nous inscrire à une association qui met en relation, autour d’une table ou d’un verre, francophones et anglophones. C’est ce petit effort régulier qui s’avère « payant », bénéfique et tellement stimulant pour reprendre confiance en vous en constatant vos propres progrès… avant de vous féliciter de ceux réalisés par vos élèves !

En matière de prononciation de la langue étrangère, nous sommes tous conscients de nos insuffisances ou de nos petits « ratés » mais n’est-ce pas ce qui nous motive précisément à faire notre métier d’enseignant : le plaisir d’apprendre à tout âge !

Prochain article :

Comment progresser en expression écrite ?

 

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