Le travail maison

Nos élèves ne sont pas égaux face au travail maison. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur cette réalité.

Je me souviens d’une année en particulier où nous avons été tous, sans exception, confrontés à une classe de sixième qui n’apprenait pas ses leçons, cumulait le travail non fait et l’oubli du matériel. Nos élèves venaient en classe en simples touristes, les mains dans les poches, sans bagage !

Nous avons dû tirer la sonnette d’alarme auprès des parents. Notre travail en classe ne pouvait pas être efficace sans leur relais à la maison : vérifier l’agenda, l’apprentissage des leçons, la bonne tenue des cahiers, l’emploi du temps, le planning du travail personnel sur la semaine, le cartable, le carnet de liaison …etc.

Mais nous avons aussi constaté cette année-là que beaucoup de parents ne savaient pas forcément faire réciter une leçon !

Ce qui nous paraît évident à nous professeurs peut l’être beaucoup moins pour un parent pour des raisons très diverses : une scolarité personnelle chaotique, des études courtes ou éloignées dans le temps, des problèmes familiaux prioritaires, des horaires de travail décalés ou bien d’autres motifs.

De plus, certains de nos élèves n’ont pas forcément de bonnes conditions de travail à la maison: ils doivent s’occuper de  leurs  frères et sœurs plus jeunes, n’ont pas un coin tranquille où travailler ou n’ont pas le choix que de se plier à des horaires familiaux difficilement compatibles avec le travail scolaire.

Alors comment aider l’élève à faire son travail maison ?

Nombre de mes collègues adressent une circulaire aux parents en début d’année pour leur expliquer ce qu’ils exigent comme travail dans leur matière, en classe et à la maison.

D’autres, et c’est mon cas, prennent un temps, à la fin du cours,  pour démarrer le travail maison afin de vérifier que les consignes de travail sont claires pour tous.

D’autres encore, et j’en fais partie, spécifient bien par écrit ce que signifie APPRENDRE une leçon dans leur matière.

Pour la plupart de nos élèves, apprendre une leçon signifie simplement la lire. En étude, ils se précipitent sur les exercices – le travail qui se voit et qui peut être facilement vérifié par le parent – et la leçon passe très souvent à la trappe ! Il suffit d’avoir supervisé une étude dirigée pour mieux comprendre comment les élèves gèrent leurs priorités !

Enfin, nous pouvons profiter des cinq premières minutes de notre cours pour inciter les élèves à se réciter mutuellement leur leçon. Je le fais régulièrement, de la sixième à la terminale, et les élèves ont vite capté le risque de ce petit rituel anodin : celui d’être pris en flagrant délit de n’avoir RIEN appris ou de n’avoir même pas ouvert leur cahier de cours depuis la séance précédente. Je suis toujours étonnée par le fait que la pression des pairs est souvent plus forte – et donc plus efficace – que celle du professeur !

APPRENDRE une leçon doit devenir une habitude de travail. C’est à nous d’y entraîner nos élèves, de la première à la dernière heure, pour qu’ils développent leur mémoire en langue étrangère et leur goût d’apprendre.

Et vous, comment faites-vous pour que le travail maison soit efficace ?


 

Prochain article : élaborer un sujet type BAC

 

 

 

 

 

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